
Édito
En cette année olympique, où la France accueille de nombreux pays pour célébrer le sport, le Festival de musique sacrée a retenu le « concert des nations » comme fil rouge de sa programmation.
Couramment employée dans les relations internationales, l’expression « Concert des nations » fait référence aux échanges diplomatiques, aux tensions entre pays et à leurs résolutions, tout en suggérant l’idée de la concorde comme fondement de l’entente et de la paix. Cette belle métaphore musicale évoque un grand orchestre avec ses territoires de cordes, de cuivres, de bois ou de percussions qui dialoguent, se confrontent et se répondent, ou un chœur dont les lignes musicales peuvent dissoner puis s’accorder grâce aux principes de l’harmonie, à l’image des nations qui trouvent leur unité dans les règles de la diplomatie.
Chaque concert de la programmation incarne une nation, illustrée par des œuvres ou des interprètes emblématiques spécialement sélectionnés : du célèbre ensemble vocal The Tallis Scholars pour l’Angleterre au Requiem de Brahms pour l’Allemagne, de la Messe solennelle de Vierne et du Concerto pour orgue de Poulenc pour la France au Requiem de Mozart, l’une des oeuvres cultes du répertoire, pour l’Autriche, sans compter les concerts d’orgue – Heures d’orgue à la cathédrale et Jeux d’orgues à l’église Sainte-Croix – qui emmèneront le public de Notre-Dame de Paris jusqu’au Nouveau monde.
La résidence de compositeur du festival s’est aussi mise au diapason de cette édition. Après les trois ans de résidence de Karol Mossakowski, le festival inaugure un nouveau cycle avec Philippe Hersant. Dans cette programmation consacrée au Concert des nations, le festival a commandé une œuvre sur la paix au compositeur, Da Pacem, dont la création par le choeur The Tallis Scholars aura lieu le 25 juillet.
En outre, le festival propose des avant-concerts gratuits pour introduire les soirées musicales sous forme de rencontres-conférences, mais aussi des après-concerts malouins dans lesquels on pourra boire un verre et discuter avec les artistes. Par ailleurs, comme l’an passé, avant chaque Heure d’orgue à la cathédrale et chaque Jeux d’orgues à l’église Sainte-Croix, le festival organise des visites gratuites des orgues pour tous les publics en guise d’introduction aux récitals.
Louis Castelain
Directeur du Festival de musique sacrée de Saint-Malo